Fusalp, renaissance d’un fleuron

Elle fait partie de ces marques qui ont cette inexplicable chose en plus. Ce petit supplément d’âme qui oblige la bascule, passant d’une marque parmi tant d’autre, à LA marque que nous aimons. De la petite entreprise familiale à la multinationale, revenons sur l’histoire de la plus frenchy des marques de vêtements, Fusalp.

L’histoire de Fusalp, pourquoi en parler ?

Alors, commençons par expliquer notre profonde admiration pour la marque née sur les bords du lac d’Annecy.

Fusalp est aujourd’hui un cas d’école en matière de branding, image de marque, vision artistique et communication. La finesse des visuels, la communication discrète mais terriblement efficace sont des points abordés en école de communication. Nous avons eu la chance, durant nos études, de travailler sur ce sujet. Honnêtement, un projet de groupe sur Fusalp, c’est tellement plus innovant que de travailler sur les éternels Durex et Tabasco. 

Bref, l’histoire commence ici. Mais elle continue avec un podcast qui nous a particulièrement marqué. Le passage de Sophie Lacoste, dans l’émission Génération Do It Yourself de Matthieu Stephani (à retrouver ici), est une source d’inspiration incroyable, mais aussi une confession sincère de la part de la co-directrice de la marque. Elle nous livre des informations historiques et stratégiques, nous permettant de mieux comprendre ce renouveau de Fusalp. Oui, nous pouvons parler de renouveau, les chiffres à venir le prouveront. 

Enfin, parce que le papier transmet des émotions, nous avons à l’agence le livre de Mohamed El Khatib, intitulé “La passion du mouvement” (édité par les Éditions de la Martinière), retraçant les 70 ans d’histoire de Fusalp. La Bible de la marque est entre nos mains.

Fusalp, du lac d’Annecy aux compétitions internationales

C’est en 1940 que la marque naît, entre les mains de René Veyrat, un entrepreneur de la région d’Annecy. Il créa alors un atelier de couture, fabriquant des costumes pour hommes. Ce petit atelier s’impose rapidement dans la région, notamment grâce au travail de Georges Ribola, un tailleur de renom. Passionné de sport et de montagne, Ribola parvient à proposer à Veyrat la création de fuseaux: un pantalon spécifique pour le ski, vous devinez la suite ? En 1952, la marque Fusalp est née.

A partir de cette naissance, Ribola propose des vêtements techniques, s’adaptant aux mouvements des athlètes. Proche des skieurs et skieur lui-même, il parvient à créer de véritables vêtements techniques, en s’appuyant sur les retours de ses confrères. Les compétitions internationales sont rudes, les Allemands et Autrichiens sont sur le devant de la scène. Notre Fuseau des Alpes prend de l’ampleur. La Fédération de Ski se rapproche de la marque pour habiller l’équipe de France, pour performer au plus haut niveau.

Fusalp a sans doute été à l’origine du comportement vestimentaire des sports d’hiver pendant plusieurs décennies, il y avait une vraie attente autour des collections

Joel Gleyze – directeur général de 1984 à 2013

L’innovation est au cœur des valeurs de Fusalp. La marque est portée par les plus grands champions, tels que Marielle Goitschel, 9 fois médaillée d’or aux JO et championnats du monde. Elle raconte son histoire avec Fusalp : « ça m’émeut qu’une marque française ait réussi à faire rayonner la France à travers son savoir-faire. L’entreprise développait une ingéniosité rare et était en avance sur la qualité des matériaux. La marque s’entoure de grands champions pour pousser la performance et la technicité des combinaisons« . Nous retrouvons donc Léo Lacroix, Jean Vuarnet, Jean-Claude Killy, Annie Famose, Michèle Jacot et les sœurs Marielle et Christine Goitschel.

Ces combinaisons nous donnaient une sacrée allure, on avait l’air d’aller sur la Lune

Léo Lacroix – Vice-champion olympique et vice-champion du monde de descente

Fusalp, après la technique, il faut du style

Dans les années 70, Fusalp domine techniquement le marché du textile techniquement parlant. Mais avec l’arrivée de l’industrialisation du textile, il fallait innover. Arrive alors un beau matin Ingrid Buchner, qui se présente au bureau Fusalp, et croise le chemin de Ribola qui l’embauche sans se poser de question. Après quelques mois passés dans son bureau, ses maquettes sont envoyées au modéliste. Non convaincue par les modèles, elle se lança elle-même dans la confection. Un duo créatif puissant est alors né, entre Ribola et Buchner. Le tournant de la marque arrive en 1968, lors des Jeux de Grenoble, où on demande à Buchner de créer des anoraks. À cette époque, tout était possible chez Fusalp, et l’idée de créer des produits pour le quotidien est alors apparue. Le sport arrive en ville.

Il m’est assez vite apparu évident que des vêtements de sport pouvaient être portés en ville, et c’était nouveau

Ingrid Buchner – styliste chez Fusalp de 1965 à 1984

Fusalp, de l’international aux défis de l’industrie

1970, 400 personnes travaillent au développement de la marque, 500 000 produits sont confectionnés chaque année, une renommée bâtie sur l’exigence, la technique et le style. Les collections proposées par Ingrid Buchner et Nadine Portigliati (responsable développement matière) se sont vite propagées aux Etats-Unis, en Asie (particulièrement au Japon) et en Italie, des marchés amateurs en termes d’innovation de style.

À la fin des années 70, la marque emploi 1200 personnes. Cette période est marquée par la forte croissance d’entreprise du secteur, telles que RossignolMoncler, Salomon et Montant, qui ont toutes une forte stratégie d’export.

Le succès est venu rapidement et on distribuait avec parcimonie. Il s’agissait de créer une attente, quelque chose de rare ou précieux. On tenait toujours parole : on livrait, et c’est ainsi que la diffusion internationale s’est amplifiée.

Raymond Bara – Responsable export Fusalp

La fin d’un cycle approchant, Veyrat et Ribola transmettent l’entreprise à l’industriel Édouard-Jean Empain, en 1976. Tristement connu pour une histoire de kidnapping, Empain tente de conformer la marque aux pratiques des plus grosses industries dans lesquelles il a investi, et complète l’arrivée de Fusalp par l’acquisition de Montant et Dynamic au sein du groupe. La production massive enclenchée par Empain détruit à petit feu l’image de marque construite par Veyrat et Ribola, plongeant alors Fusalp dans une triste descente aux enfers. La marque dépose le bilan en 1984.

Depuis les années 80, Fusalp, ou plutôt “Créations Fusalp” survit grâce à un plan de sauvetage mis en place par certains salariés, dont Joel Gleyze qui dirigera la marque pendant 30 ans, essayant de colmater les blessures de la marque et de la maintenir à flot. 30 ans de travail acharné pour garder en vie cette belle entreprise française, un engagement fort et un pari tenu, puisque la marque connaît un nouvel essor en 2002. L’image de la marque a repris de la couleur, et l’ADN de Fusalp enfin de retour.

C’est en 2014, après 30 années au chevet de Fusalp que Joel Gleyze transmet le flambeau à Sophie et Philippe Lacoste (petits-enfants de René Lacoste), et Alexandre Fauvet. Les repreneurs ont une folle envie, imposer un design fort. Ribola et Buchner n’étant plus à bord, le board accueille Mathilde Lacoste, femme de Philippe, à la tête de la direction artistique de la maque. La famille Lacoste possède cette passion pour le beau et la performance, un atout majeur dans cette reconstruction.

Une entreprise française issue d’une aventure artisanale et d’un savoir-faire précieux, doté d’un réel patrimoine, c’était une belle marque qui tombait en désuétude mais au fort potentiel émotionnel et esthétique, et qui permettait de stimuler l’activité économique en Haute Savoie

Sophie Lacoste – Coprésidente de Fusalp

En effet, la volonté est de garder un savoir-faire unique au sein de la marque. Pour cela, l’entreprise passe par le partage d’expérience des salariés, la cohésion des équipes et l’envie de performer. Joie de vivre, audace, élégance et exigence. Tout est pensé pour incarner un projet collectif. Du maintien du siège social à Annecy aux modalités de travail, tout est basé sur la qualité des relations humaines.

Avec l’arrivée d’Élisabeth Malcor (Dior) la marque travaille son allure. Orientée vers des profils CSP++, Fusalp propose des vêtements de très hautes qualités, destinés aux descentes des pistes de ski ou une balade au cœur de Paris.

Comme au premier jour de sa vie, Fusalp a envie de créer, d’imaginer, d’inventer des choses qui n’existent pas. Pour le meilleur, toujours”

Mathilde Lacoste & Alexandre Fauvet

“Pour le meilleur, toujours”, ainsi s’achève notre déclaration d’amour à Fusalp. Entre audace et génie, technicité et design, la marque n’a pas fini de nous surprendre.

Fusalp en quelques chiffres

Les chiffres en 2014 :

  • 6 millions d’euros de CA
  • 30 salariés

Les chiffres en 2023 :

  • 50 millions d’euros de CA
  • 200 salariés
  • 48 magasins
  • 300 revendeurs
  • 50% des produits destinés à l’urbain
  • Objectif 100 millions d’euros dans 3 ans

Toutes les photos : © FUSALP


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